Accepté ou non, le concept d’évolution est aujourd’hui connu de tous et à donné naissance à des modèles explicatifs. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. L’idée d’une évolution des espèces (le transformisme) résultent d’observations et d’une maturation intellectuelle qui se sont échelonnées sur plusieurs siècles. L’omniprésence de la religion dans le domaine des sciences a été, dans ce cas précis, un frein : les naturalistes ont dû s’affranchir du paradigme de la création divine, accepté universellement, avec beaucoup de précautions pour faire accepter au moins l’idée du transformisme par leurs confrères et par le public. Cette révolution intellectuelle s’est terminée par la séparation définitive des domaines scientifique et religieux.
L’acceptation d’une création divine telle qu’elle est exposée dans les livres sacrés (créationnisme fixiste) est le fait d’intégristes sectaires de toutes religions. Bien que le créationnisme n’ait aucun rapport avec les modèles explicatifs, il est néanmoins intéressant de connaître les arguments et le mode de fonctionnement intellectuel des intégristes fixistes pour comprendre leurs batailles juridiques et scientifiques qui visent à discréditer le darwinisme et commuer leurs croyances religieuses en théorie scientifique. Cependant, de grands naturalistes fixistes tels que G. Cuvier ou J. Agassiz ont aménagé leur créationnisme en conciliant leur croyance et les résultats de leurs travaux scientifiques, notamment en paléontologie.